Je me suis promené ce soir.
Oui, je sais, je suis récidiviste.
Je suis sorti tôt du boulot et je me suis dit que je devais
aller regarder les vagues s’échouer sur la pierre. Voir ce spectacle perpétuel
de la lutte de l’eau sur la roche où c’est le plus persévérant qui réussira l’emporter
sur le supposé plus fort a le don de me calmer.
Bref j’imagine que tout ceci ne vous intéresse guère
d’autant plus que les vagues je les ai à peine aperçues car au moment de descendre
sur ma falaise préférée, j’ai rencontré trois amis, que dis je, deux amis et
moi-même. Un de ces quatre je vous parlerai de mon autre moi vous en apprendrez
beaucoup surement sur celui qui se promène tout le temps.
Donc j’ai participé bon grès mal grès à cette fin de réunion
avant de me raccompagner car mon autre moi avait besoin de se reposer.
J’ai ensuite rejoint mes potes et après une petite promenade
au bord de la belle corniche de Dakar nous avons décidé d’aller nous poser sur
une terrasse de ces nombreux cafés qui fleurissent dans toute la ville. Celui
ci je l’aimais bien avant j’y venais souvent regarder la grande boule d’or
descendre derrière l’horizon du crépuscule. Le café y est bon mais l’air
bourgeois qui s’y dégage me l’a fait un peu délaisser.
Pour ne pas rester dans le suspens, je vais vous dire tout
de suite que notre promenade s’est terminée là-bas autour de cornets de glace,
d’une bière, d’un café et d’un paquet de cigarettes. Mais je ne vous quitterai
pas sans vous raconter notre discussion autour de cette table.
Nous avons parlé de cigarettes, de révolution, de voyage, de
Gorée, d’Egypte, d’Afrique, de civilisations et développement.
Oui que des sujets communs quand trois jeunes africains qui
rêvent d’unité, de développement et de progrès
dans les savanes ancestrales.
Dans les discussions nous sommes retournés à la place de
l’obélisque pour demander que les cinq jeunes de Colobane arrêtés pour le
meurtre d’un policier soient enfin jugés près de 7 mois après.
Nous nous sommes promenés un peu à Ouaga pour chercher à
aller rendre hommage à Noel Isidore sur sa tombe.
Revenu au pays de la Téranga nous avons parlé de l’île
chargée d’histoire, de son aristocratie, des fonctionnaires de services et de
Mame Coumba. Mame Coumba fait parti de mes plus belles rencontres à Gorée. Je
crois qu’elle espère me voir descendre de la chaloupe à chaque fois que
celle-ci accoste versant sur l’île un nouveau lot de touristes et de visiteurs.
Moi aussi je l’avoue, je la cherche dans toutes les rues à chaque fois que je
retourne là-bas. C’est là tout le charme que je retrouve au Good Rade
(Comprenez Beer ou Gorée).
Mais on a aussi discuté sur les autres facettes de Gorée, la
pauvreté, la débauche ou encore la bêtise humaine.
Cette bêtise nous a fait faire un voyage dans le temps pour
nous a ramené à voir les civilisations
anciennes, de l’Egypte et de ces pyramides. Donc du génie africain. Confisquée
et bâillonnée. L’Afrique qui après avoir rayonnée dans le monde entier s’est
retrouvée deux mille ans plu tard déportée, dominée, opprimée. Pourtant les
secrets de ce génie demeurent et nous devrions nous les réappropriés pour nous
remettre dans le sens du développement et briser les chaines de la dépendance.
Sankara disait « nous devons accepter de vivre
africain, c’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne ».
Malgré les obstacles évidents, les échecs cuisants et
l’avenir incertain nous avons affirmé y croire tous dur comme fer que
notre continent connaîtra son heure et retrouver la place quelle mérite dans
l’histoire.
Il faisait nuit noire mes amis devaient rentrer quand moi je
m’en suis allé voir un film ; promis je vous le raconterai.
Paouz
Dakar le 15 Octobre
2012
Nous avons parlé de cigarettes, de révolution, de voyage, de Gorée, d’Egypte, d’Afrique, de civilisations et développement. Bref. Quand on manque d'inspiration, on finit par être inspiré. Beau récit, suis particulièrement séduit par le style. Faudra quand même nous parler de l'autre "toi"
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